J'accueille aujourd'hui dans le fromage KIYOSE CITY, ses récits de rêves et ses dessins :
Au temple, mon travail a changé. Je suis chargée de laver les vêtements de tous les moines. Il y en avait tellement qu'en les étendant, je me suis mise à pleurer.
J'ai voulu aider une seiche à enfiler des chaussures de sport, mais ses pattes étaient si nombreuses qu'il n'y avait pas assez de chaussures.
Dans un magasin chic avec un type riche. Il achète cinq sets de cure-dents insérés dans d'élégants tubes en argent. Je crois qu'il veut en faire don à un enfant africain.
Je ne pense rien de tout ça.
L'encre du surligneur orange que j'utilise tous les jours a fini par devenir floue.
Au bord de l'eau, une cabane. À l'intérieur, je vois des petits papiers. Je ne sais pas si ce sont des lettres ou des photos.
Le vent souffle, les papiers s'envolent hors de la cabane.
À ce moment précis, de la grêle se met à tomber.
Des chutes de grêle, par cette chaleur...
Je vais à la supérette pour acheter une boisson. Ils n'ont qu'une petite bouteille de Pocari Sweat, donc je prends le Shinkansen pour trouver une autre supérette.
Dans le Shinkansen, je veux me mettre du mascara, mais il reste collé au pinceau ; j'ai du mal à me maquiller correctement.
Par la fenêtre, on peut voir le mont Fuji.
J'entends quelqu'un dire : "c'est rare de voir aussi distinctement le sommet".
Je me dis que je préfère le voir légèrement brouillé. Par la fenêtre, on le distingue à peine. Je continue à me mettre du mascara.
Le jour de la cérémonie de mariage, je reste en robe de chambre, on m'a juste mis le voile, et j'attends pour me préparer.
Dans la salle d'attente, mes amis et ma famille se saluent tour à tour, très simplement.
Un ami étranger se sent mal, ma tante prend soin de lui.
C'est l'heure de me préparer ; je vais seule dans une pièce spéciale.
À vrai dire, je ne connais pas la robe que je vais devoir porter à présent, et je ne connais pas non plus le marié.
Je vais à un festival de musique pas très connu.
Sur le programme, en deuxième position, je vois le nom de ma grand-mère, elle va cuisiner sur scène cinq plats à base de fruits et légumes de saison.
Qui donc est responsable de ça ? Pourquoi ma grand-mère a-t-elle accepté ? C'est curieux, mais pas grave.
J'espère juste... que tout se passera bien pour elle, sans danger.
J'étais dans une pièce pleine de kimonos et j'attendais quelqu'un.
Une grand-mère se demandait, inquiète, si elle allait porter une ceinture de kimono rose ou jaune pour la cérémonie de passage à l'âge adulte de son petit-fils. Ensemble, on en a choisi une.
J'ai bu un cocktail Grasshopper.
Il y a un éléphant en plein milieu de l'étang, et au plus profond des eaux, des gens font la queue.
En buvant dans le creux de la main une gorgée de l'eau de l'étang, puis en en versant un peu sur la trompe de l'éléphant, nos vœux se réalisent, paraît-il.
Au comptoir du bar, je peins une aquarelle.
En faisant attention, j'ai vu que ma frange, ma frange seulement, était bleu clair.
C'est embêtant si je la laisse comme ça, mais je ne sais pas quelle autre couleur pourrait m'aller.
J'ai rendez-vous à la gare avec un ancien petit ami.
Le temps passe, mais je ne le vois pas. En le cherchant devant la gare, je le trouve immédiatement : il dort dans les eaux d'une fontaine.
Dans ma gorge, un chronomètre fait du bruit, trop de bruit. Pour qu'il en fasse le moins possible, je me rapproche en marchant tout doucement.
Un foulard vert sombre sur le bureau de ma collègue.
En le dépliant, des renards brodés apparaissent dans les coins. Ils sont orange et scintillent.
Ma collègue a prévu de visiter un pays du Moyen-Orient avec son copain pendant les vacances d'été, et a acheté ce foulard à cette occasion.
Une amie originaire d'Osaka, qui vivait à Tokyo depuis huit ans, est rentrée dans sa ville natale. Avec une de ses amies, elle n'a pas pu parler le dialecte du Kansai et s'est exprimée en japonais standard.
Je l'entends dire des choses du genre : "hé mais sérieux meuf tu crois pas qu'c'est d'notre faute ?" et je me dis que plus que du japonais standard, ça ressemble surtout à des répliques de gyaru.
Je remarque que mon amie a des faux-cils à l'œil gauche seulement. Quand la discussion s'est terminée, je me suis dit que je devrais lui demander pourquoi elle n'a de faux-cils qu'à l'œil gauche.
Les frais de réservation du court de tennis s'élèvent à 1200 yens. Je n'ai aucune idée des prix, je ne sais donc pas si c'est cher ou bon marché.
C'était un vieux court de tennis en mauvais état.
Je suis allée visiter un aquarium avec un garçon aux traits nets.
On a regardé les poissons, j'ai appris qu'il avait vécu aux Etats-Unis quand il était collégien, et qu'il faisait partie du club de barbecue.
Cette conversation a fini par me fatiguer, et je me suis dit que c'était la dernière fois qu'on sortait ensemble.
On me montre le plan de la maison qu'un écrivain a acheté. Je me dis que c'est une bien grande maison, mais... le rez-de-chaussée est un gymnase, et au premier étage il y a une piscine de 25 mètres. Les lieux de vie sont absurdement étroits.
Quand l'écrivain a fini d'écrire, il paraît qu'il court, qu'il nage.
Je vois deux amies de l'université pour la première fois depuis longtemps.
L'une est déjà mariée et... elle a changé depuis la dernière fois.
Elle me dit : "C'est ma nouvelle coiffure qui te donne cette impression" et elle ajoute en riant, avec douceur : "ah, mais je pense qu'il n'y a pas que la coiffure".
En disant ça, son visage est si doux, si gracieux, que ses paroles me vont droit au cœur.
Je dis, en pointant mon propre ventre du doigt : "Ah ! C'est peut-être..." et je fais le geste pour dire "tu attends un bébé". Son ventre se met à sonner très fort, et nous, toutes les trois, on éclate de rire.
Pour un nouveau travail, je suis allée passer un test d'aptitudes.
Comme je ne connaissais pas le genre d'entreprise que c'était, je me suis renseignée auprès de la femme assise à côté de moi. Il s'agirait d'une entreprise "qui fait des expériences".
Une entreprise qui fait des expériences, a priori ce n'est pas pour moi.
J'étais dans ma chambre quand soudain un Italien d'âge mûr est entré.
J'ai été un peu surprise mais, en regardant bien, il s'agissait d'un personnage du film que je regardais à la télé jusqu'à cet instant.
J'ai pensé : "hmmm, il est sorti de la télévision ou quoi", je l'ai salué, et puis je l'ai ignoré.
Quelqu'un m'a demandé d'écouter ce qu'il avait à me dire, et le plus tôt possible ; je n'avais pas le cœur à ça mais impossible de refuser.
Quand on m'a demandé si oui ou non on aurait du temps pour la pause déjeuner, j'ai décidé de chercher un restaurant. En vrai, j'avais un panier-repas (curry et dry curry).
On m'a emmené dans un magasin de futons. Il était censé y avoir de l'excellent saké, mais quand on m'a dit qu'il était introuvable, je me suis dit peu importe le saké, je veux juste rentrer chez moi, vite.
Pendant que je mangeais un menu complet, la jeune femme à côté de moi a dit : "en vérité, je réutilisais le cadre de la photo de mes ancêtres, mais on m'a forcé à arrêter", puis elle est partie.
En allant fermer les volets d'une pièce où se trouvaient des amis et deux dames que je ne connaissais pas, l'une des deux me dit : "c'est gentil de venir fermer les volets, mais vous devriez quand même mettre des vêtements".
Je ne portais aucun vêtement.
Je fais une galette de pommes de terre.
Des enfants, écoliers ou collégiens, sont sortis du mur à toute vitesse.
Le même enfant sortait parfois plusieurs fois.
J'ai vu tout ça de mon toit.
J'ai lu le journal intime de quelqu'un.
J'ai compris parfaitement ce que j'en pensais.
Ce qui avait peu de chances d'être conforme à mes attentes... était presque conforme à mes attentes.
J'ai vu un post qui disait : "j'ai trouvé un cadeau vraiment génial, mais il est si cher que je ne pourrai pas te l'offrir".
J'ai pensé : "il a quelqu'un à qui offrir un cadeau vraiment génial..." et j'ai ressenti de la jalousie pour ce quelqu'un dont je ne connais même pas le nom.
J'étais près de l'océan, les vagues étaient hautes.
L'entreprise dans laquelle je travaille va se produire au festival de musique Summer Sonic. Il paraît qu'on sera la tête d'affiche de je ne sais quelle scène.
Un monsieur assez célèbre dans le monde de l'architecture, chargé de démolir les bâtiments. C'est sans doute un étranger. Il porte une barbe blanche touffue et un chapeau pointu.
Avec une grosse boule de fer attachée à une grue, lentement, il détruit les bâtiments mais celui qui donne les instructions, c'est un singe, avec une baguette.
Mon père m'a envoyé une demande d’abonnement sur Instagram. Sur l'Instagram de mon père, beaucoup de photos retouchées, très contrastées.
J'ai regardé une compilation d'épisodes de Bananaman.
Un ami de l'université m'a dit : "de toute façon, comme je ne peux pas manger les œufs de saumon crus, j'en ai fait des tempura". J'étais inquiète : est-ce que l'huile chaude ne l'a pas éclaboussé ? J'ai mis les œufs qui restaient dans un bac en argent, j'avais un peu honte de les transporter comme ça.
En tombant, je me suis cogné la tête à un radiateur allumé, mais ce n'était pas si chaud que ça.
Les montagnes russes de Taïwan plongent dans une cascade.
Une rumeur courait à propos d’un garçon, un certain "Lentille d'eau". Tout le monde disait qu’il avait vraiment la classe. Je suis allée à un événement où Lentille d'eau faisait un set de DJ.
En regardant bien, il ressemble à Louis Garrel. Mais le pas-si-beau-qu'on-le-dit Lentille d'eau mixe en balançant exagérément son corps.
Je me suis disputée avec mon copain. Même si la raison était bien triviale, on n'a pas pu se réconcilier donc je l'ai laissé en plan et je suis partie quelque part.
Sur le chemin, il y avait une boîte de mouchoirs tous les 20 mètres. J'ai marché en essuyant mes larmes et en me mouchant.
Il me demande : "la dernière fois qu'on s'est vus, qu'est-ce que tu as ressenti, à quoi pensais-tu, dis-moi".
(traduit du japonais par Ralouf, le matin, debout dans le métro bondé, en souriant)
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