Demain, dès l'aube...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
- Victor Hugo
ヴィクトル・ユゴー「あした 夜が明けて」
あした 夜が明けて 野が白めば すぐにも出かけよう
わかっているのだよ おまえが私を待っているのは
森を抜け 山を越えて 行こう
おまえから離れて暮らすことはもうできない。
歩いて行こう 私の思いに目をすえて
ほかには何も見ず どんな物音にも耳をかさず
ひとり こっそりと 身をかがめ 両手を組み合わせ
悲しみに沈んで。私にはこれからは昼も夜と同じことだ。
暮れていく夕べの こがね色も見なければ
アルフルールへくだっていく 遠くの白帆も見るまい
着いたらすぐに おまえの墓に捧げよう
緑のひいらぎと 花の咲いたヒースをたばねて。
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Le Dormeur du Val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, lèvre bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
- Arthur Rimbaud
ここは小川がせせらぐ緑の窪地
草は銀の切れ端のようになびき
太陽は山の頂から光を注ぐ
ここは光あふれる小さな谷間
若い兵士が眠っている
口をあけ帽子も被らず首をクレソンに埋めて
大空の下 草の上にのびのびと横たわる
青ざめた唇には光が雨となって降り注ぐ
足をグラジオラスの茂みに埋め
子どものような笑みを浮かべて若者は眠る
自然よ この冷たくなった若者を暖めておくれ
どんな香りももう若者の鼻にただようことはない
若者は陽光の中で静かに眠る
手を胸に 脇腹には二つの赤い穴を抱えて
(ランボー)
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Quand vous serez bien vieille
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.
Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom de louange immortelle.
Je serai sous la terre et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
— Pierre de Ronsard
老いたあなたが夕べの暖炉のともしびの影で
身をかがめつつ糸繰りをしている折など
わたしの詩を読めばきっと驚きの声をあげるでしょう
ロンサールはわたしの青春を歌ってくれたのだと
あなたの召使はその詩を聞いても
働きに疲れ 耳を傾けることもないでしょう
ロンサールの詩の調べなどなんのその
主人の永遠の美などに何の意味があろうかと
そのときわたしは骨もない幽霊となって
ミルトの草陰に眠っていることでしょう
そしてあなたは老婆となって暖炉のそばでかがんでいる
わたしの愛やあなた自身の情熱のためにも
だまされたと思って 明日を待たず
今咲いているバラの花を摘むべきです
ピエール・ド・ロンサール
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Chanson d'automne
Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
— Paul Verlaine
秋の歌
ポ-ル・ヴェルレーヌ
秋風の
ヴァイオリンの
ながいすすり泣き
単調な
もの悲しさで、
わたしの心を傷つける。
時の鐘鳴りひびけば
息つまり
青ざめながら
すぎた日々を
思い出す
そして、眼には涙。
いじわるな
風に吹かれて
わたしは飛び舞う
あちらこちらに
枯れはてた
落葉のように。
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L'Albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
— Charles Baudelaire
アホウドリ
海の男たちは時折 気晴らしのために
巨大な海鳥 アホウドリをつかまえる
航海の怠惰な同伴者
すべりゆく船を追いかける怪鳥
甲板の上に置かれるや
海原の王者の何と不器用で情けないことよ
悲壮にも引きずった白く巨大な羽は
まるで二本の櫂のようだ
この大空を飛ぶ者の 何と無様で弱々しいことよ
堂々たる海の王者も 何と間抜けにみえることよ
陶器のパイプで嘴をつつかれたり
ばたばたとさせながら 飛べないさまを真似される
詩人たちもこの空の王者にどこか似ている
嵐をものにせす 飛んでくる矢を笑っているが
ひとたび地上に舞い降りるや
大きな羽が邪魔をして 歩くこともできないのだ
(ボードレール)
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Iles
lles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais
bien aller jusqu’à vous
— Blaise Cendrars
翻訳ありますか?
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Ces craductions ont été publiées sur le site tapin2.
On peut facilement les utiliser en classe, comme le propose la Playlist #4 - Utiliser tapin² en classe.
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