furomaju

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2017年3月7日火曜日

Phrases - Ralouf

 

Voici mes petites phrases ; notations de choses vues, lues, entendues, rêvées, imaginées, aphorismes tombés du camion...  Elles ont été publiées depuis 2013 dans le SILO de Lucien Suel (merci !), dans la revue Archimou, et sur Twitter


* * *


Petit, je lançais des tubes de gouache dans la rue. Les bus les écrasaient, j'aimais voir ces traînées multicolores sur l'asphalte.

Je cherche et cherche mon médiator. J'entends : "Tu as regardé dans ton nez ?"

Je lis sur la petite affiche du restaurant le nom d'un spectacle de pantomime : Comment j'ai élevé des escargots sur tes seins.

Avant de commencer un petit boulot sur une fête foraine, mon employeur me dit : Votre travail consiste à analyser, confirmer et indiquer si ces châteaux mous sont toujours praticables.

Sur l'écran de mon ordinateur s'affiche le message suivant : Si vous ne faites rien le système s'arrêtera  dans 59 secondes. Je pense au système.

Au Népal, j'ai pris la compagnie aérienne Yeti Airlines, pour un mountain flight. Le pilote n'était pas le Yéti.

Lu dans une revue pour enfant une histoire qui commençait ainsi (je traduis) : J'ai rencontré à la piscine une tortue molle du Nil, suffisamment grande pour m'asseoir sur son cou et parcourir le monde, le cœur au bord des lèvres.

Cette nuit, j'ai rêvé d'immeubles en quiche.

Dans cette langue, je ne sais dire que glace et chien. Ainsi, je pourrais toujours, en cas de petite faim, m'offrir une glace au chien.

Dans un supermarché du quartier, à proximité immédiate du grand Stupa qui ressemble à un bol de riz à l'envers avec deux yeux intelligents et un point d'interrogation pour toute bouche (mais non mon bon Tintin, c'est le ek, me dit Milou), j'achète du papier toilettes appelé Mystic Magic.

Fantasme : Rentrer à la maison, ma petite cabane de bois, discrètement, au dessus des nuages, en tapir volant. L'animal est connu au Japon pour manger les rêves. Il en double de volume, puis lévite. 

Le droit de se replier (à défaut de celui de s'en aller réclamé par Baudelaire), il en sait quelque chose, le Mimosa Pudique. Appelé aussi Sensitive et Trompe-la-mort.

Dans ma chambre à Tokyo, Fukuyama Transporting me fait attendre toute la journée en slip sur le sofa, pour un colis qui arrivera en réalité le lendemain. Fin de l'histoire.

Publicité (pour ?) vue récemment : la lune, un doigt. Le doigt s'allonge jusqu'à toucher la lune. La lune est molle, comme un camembert bien fait. Le doigt s'y enfonce. La lune coule. L'homme gobe une goutte de lune. Gros plan sur son visage : "C'était délicieux !"

Sur plusieurs murs de la ville, un squelette souriant. Il a gardé sa bouche, ses yeux cernés de bleu et son sexe (parfois raturé). Il tient dans sa main droite quelques fils, dans sa main gauche, une jambe d'or.

Les cintres sont désormais marqués du nom de l'école et ornés de son logo (Athéna de profil, avec une crête de punk). Les vols de cintre sont donc si fréquents ? Pourquoi voler des cintres ? Pour préparer l'obstruction ?

Rêve : Monsieur l'ambassadeur envoie une roquette d'auto-dérision dans les eaux non-territoriales.

 

Je fais la sieste au jardin du Luxembourg. Un jeune homme me réveille et me demande : "Vous avez des cartes à jouer à nous prêter ?". Je lui réponds, dans un demi-sommeil : "Non, mais si vous voulez, j'ai des pièces de Scrabble".

À deux heures du matin, je descends à la petite épicerie en bas de la rue. J'achète un magazine sur les dauphins et un peu de rosette.

Rêve : des boîtes à chaussures remplies de mousse verte virevoltent en 3D sur une autoroute de beurre, bien que cela soit interdit.

Trouvé dans une librairie un ouvrage au titre curieux : Comment faire pétiller un lac.

L'écran géant sur la place publique retransmet un documentaire sur les dinoflagellés.

Le "pain au melon" n'a ici du melon que la forme. Malgré la petite déception initiale, c'est mon préféré.

Je me souviens qu'avec un ami nous voulions créer des cartes d'étudiants pour les chatons de l'université de *, menacés d'en être chassés sans ménagement.

Cela faisait quelque temps que je ne me souciais plus de mon vélo. Du houx crénelé l'a presque entièrement recouvert, épargnant la selle et les pédales. Je ne peux plus l'en extraire. J'essaie quand même et pédale dans le houx crénelé.

Un ami me parle du dieu du ciel du pantalon mésopotamien (pour panthéon, sans doute).

Rêve : éplucher une banane et s'apercevoir qu'elle est vide.

Quelqu'un a biffé l'affiche du CROUS citant Hugo : "Ouvrir une école, c'est ouvrir une prison".

Au tableau, je dessine un cheval de bois, qui devient l'âne de Troie, ou plutôt, vu ses oreilles, l'âne de Brie.

J'écoute la radio, débat sur le livre numérique. Une voix chuintante : "De toute façon, les choses sont !" L'animateur, surpris : "Les chaussons ?"

Sur le menu je déchiffre : choucroute défrichée. Je me demande ce qu'est exactement une choucroute en friche.

J'aimerais bien essayer le parfum à la rhubarbe.

"J'arrive jamais à trouver le centre !" (à propos des boutons déclenchant l'ouverture des portes du bus)

Les avions en papier s'enfonçaient dans sa grosse touffe de cheveux.

 

Devant le petit temple, deux renards encagés se regardent en chien de faïence.

L'insouciance des premiers couscous.

À la guimbarde, je prononce sans fin “kira kira couscous”, le couscous qui brille, brille, étincelle et qui nʼen finit pas dʼétinceler.

Écrémer la réalité : le reste de crème, on peut toujours en faire un fromage.

Soleil assiette métallique, nuages couteaux de cuisine, hommes-champignons, trois Bouddha en poisson séché, fines pipes figurant les traînées de nuages, tigre en furie, chameau fripé, éléphants venus de Tenjiku, ablution sous la cascade, slip troué au fond de la tasse.

À Reims, il existe la "Briocherie de l'espace".

Je lis (mais où ? jʼai déjà oublié) : "l'île est revendiquée par Maurice."

Autre chose lue sans me souvenir où : "ces deux planètes géantes pourraient contenir un océan de diamant".

Vus du 18e étage, les trains orange de la ligne centrale ressemblent à de grosses limaces se dirigeant vers les montagnes.

Le colis jaune me fait penser à un flan terraformé (avec plein de pruneaux cabossants dedans).

Dans la préfecture de Tochigi, le train passe par “la capitale des moineaux”.

Un ami anglais me disait hier : "Imaginons que les plats français soient des groupes de rock. Dans ce cas, la choucroute, ce serait Black Sabbath !"

K. me parle de "Mateki" de Mozart, je ne comprends pas ; elle me le traduit en français par "le Pipeau Magique". Ah oui : “La Flûte Enchantée” !

Au Myanmar, le cavalier guide son cheval dans la pénombre en lui chantant une chanson.

Chez le maraîcher, je vois une dame plutôt âgée, penchée sur les poireaux, avec un gros visage de chien dessiné dans le dos.

En japonais, on parle des "oreilles du pain" pour designer la croûte molle du pain de mie.

La mie serait donc le visage du pain. Une tranche, un visage et ses oreilles.

Un visage pâle avec quatre oreilles, dont une sur le haut du crâne et une sur le menton.

Manger du pain de mie, c'est manger "le monstre aux 21 visages", les justiciers seront ravis de l'apprendre.

Près de chez moi, l'hôtel de passe "Papion" (pour papillon certainement, mais je pense plutôt au singe cynocéphale papion, le babouin). Ha ha, dit Bosse-de-Nage. Rêverie sur les verbes papillonner, singer.

 

Un homme dans le train, la cinquantaine, l'air sérieux, portant un masque hygiénique. Lorsqu'il bâille (assez souvent), ses lunettes s'emplissent de buée.

Lu : "J'ai mal à l'espace", "elle mange beaucoup de gâteux"

Il y a, c'est maintenant évident, un petit monsieur sur la tête du chien.

Les vaches font peu de cas de l'assaisonnement.

On peut fixer un masque hygiénique sur ses yeux, mais on ne verra plus rien.

Plan : se cacher et se faire enfermer à Angkor Wat, la nuit. Terrain de jeu et de contemplation parfait. Les singes ont de la chance.

Le climatiseur en position swing fait un bruit de porte de manoir hanté. Je m'endors dans les bras frais des spectres qui s'en échappent.

C'était beau, à l'atterrissage, les ombres des grands nuages parfaitement visibles sur le sol plat des champs.

L'effet "montage saccadé" est en effet un sac à dés : fougères, cabinet de dentiste, murets, grilles de l'école maternelle, étoiles, bitume.

Siège prioritaire pour momies.

Si je pouvais uploader mon cerveau sur internet, j'en ferais un wiki.

"Attends, j'envoie un mail... à mon pied" (un ami qui s'est fait une grosse entorse). 

impossible de faire la sieste sur un banc, à moins d'avoir un dos très convexe.

L’hiver, dans ma maison en bois non chauffée, je dors avec mon bonnet, l'autocuiseur à rêves.

Les feuilles mortes se ramassent à la fourche.

Il y avait de la poussière sur l'aiguille des secondes.

Un poil sur le gros ananas de pierre du milieu : une antenne ?

Sur les orteils du grand Bouddha allongé sont tracées dix fois trois spirales nacrées.

La bourse transparente laisse transparaître de l'argent transparent.
Idéal pour acheter un croissant transparent. 

Je n'avais jamais vu avant aujourd'hui "bien à vous" abrégé en "bàv", la limace mobile devrait aimer.

J'ai confondu les mots "grenier" et "méduse", ce qui m'a amené à parler des maisons-méduses de Kawagoe. (en japonais, grenier se dit “kura”, méduse “kurage”).

L'ombre du caoutchouc sur le bois de la table dessine des petits pains inclinés à 75°.

Le Langage Dément vous a suivi.

Distributeur automatique d'auras (chaudes et froides).

Pour Noël, je voudrais le mode d'emploi et les outils du multivers en kit à monter soi- même.

J'ai vu la statuaire khmère par le Cerveau de l'enfant. 

 

Le ciel est sans nuages. Quand je marche, les fils électriques strient le croissant de lune.

Raconte-moi des histoires de planètes océans, de planètes solitaires sans système solaire, de lois naturelles qui fourchent et glitchent.

Je m'étais rendu à une fête déguisé en inspecteur extra-terrestre : imper, abat-jour mexicain à facettes et à travers un de ses rares trous, une pipe.

L'an dernier, j'ai été frappé à l'improviste d'un coup de bâton par un moine shintô, dans un resto indien. Ensuite, il a psalmodié quelque chose.

J’aimerais organiser une manif où tout le monde RAMPERAIT. Les grandes portes coupe-feu sont parfois laissées ouvertes.

Le petit vélo dans la tête, c'est mieux que l'araignée au plafond vermoulu d'une tête de Shadok compartimentée !

Qui lit des poèmes à ses plantes ?

Rêve : un oiseau en carton me dit être la réincarnation d'un emballage de cannelés Monoprix Gourmet.

Couper la carte postale en deux, horizontalement, pour ne garder du Pavillon d'or que son reflet.

Un poème dont vous êtes le héros.

À côté des tombes, un petit parc pour enfant avec des chameaux multicolores.

Devant la gare, un chien bien sage est assis dans le panier d'un vélo. On se regarde.

Suite du rêve de l'oiseau en carton : ne pouvant pas voler, il m'a demandé de lui ajouter une ficelle, pour devenir cerf-volant.

Cette nuit, les coiffeurs peignaient et coupaient les cheveux d'une dizaine de têtes en plastique souriantes.

Dans la même rue, l'enseigne d'un restaurant de curry indien a été placée à l'envers, sans doute pour ceux qui marchent sur les mains.

J'ai mal lu les caractères, j'ai cru que mon train express à destination d'Iwaki s'appelait "Super Furet".

Mon train s'arrête à la station étrangement nommée Shitte 尻手 (en sachant que 尻 signifie fesses et 手 main).

Faire des expositions dans les poubelles est si facile et si amusant !

À la grande gare de Ueno, un pigeon se dirige tout seul vers les Shinkansen.

Avec deux tiges centrales de brocoli, elle change quatre fois de visage : cornes frontales, dans les oreilles, sortant des yeux, sur le nez.

Fantômas, pour changer de visage, sʼinjectait de la paraffine sous la peau.

J'aime bien le mot "fada", qui vient de fée, je crois. À Marseille a existé un épigone de Dada appelé "mouvement fada".

À Reims, ma mère habite lʼancienne maison familiale Meyrat, dont le fils Robert est connu pour avoir fait partie des Phrères Simplistes, aux côtés de Daumal et Gilbert-Lecomte. Nyctalope, il “hantait les sommeils” de ses amis. À part une thèse de médecine et quelques lettres, il nʼa rien écrit. Émotion de découvrir gravées dans le bois ses initiales, “M.R.”, sur une poutre au premier étage. Jʼai pensé, plus ému encore : on a là ses œuvres complètes.

Il existait à Tokyo, à l'emplacement actuel du grand magasin de fripes 109, la "ruelle des lettres d'amour", où des scribes avaient leur stand.

À la gare d'Utsunomiya, un peu cachée, dans l'ombre, une petite statue de gyôza (ravioli chinois frit, spécialité de la ville) dotée de membres.

À l'immigration, je remarque au bout de quelque temps une fresque de dessins d'enfants au stylo (étoiles, visages, idéogrammes maladroits) sous le comptoir d'environ 1m20 de hauteur.

 

Dans la rue, je tombe nez-à-nez avec un homme à tête de tigre surmontée dʼune perruque rose. Il distribue des journaux.

Au bar “Idiot savant”. Jʼy vois un programme plus quʼun sarcasme. L'idiot savant c'est aussi l'idiot savant-fou, qui mélange tout au petit bonheur et BOUM ! (ou bien de beaux précipités)

Les meilleurs croissants que j'ai mangés au Japon sont vendus dans la boulangerie Le Labyrinthe.

À Kanamechô, un immeuble résidentiel sʼappelle “Espoir court”. Vue ailleurs : la résidence “PlaireDeuxQ”.

Il arrive de bon matin très enthousiaste, surexcité même, et me dit : “j'ai remplacé la guitare par un éléphant !”

Des signes invisibles, tracés dans le ciel par des oiseaux ivres et invisibles. 

The murmur of a nincompoop.

Lu : "entrer dans le chat".

Mon téléphone a plus de batterie que moi, en ce moment.

Je regarde des petits morceaux de ciel et d'arbres à travers les trous de mon parapluie.

On serait bien surpris, si tous les lotus en fleurs de l'étang s'envolaient en même temps.

Ronfler sur un rythme en 7 temps.

Je me suis laissé rouler dans ma rue en simili-U la nuit, en gardant les yeux ouverts, pour un effet "montage saccadé".

Les racines des fromagers géants de Ta Phrom, mi-slime mi-serpents, se faufilent partout dans le minéral et l'enserrent.

Le poème-ballon mis en bouche par l'axolotl musical a éclaté.

Pour amuser des enfants, je mets une canette en équilibre sur ma tête. Elle tombe, dévale la ruelle et roule jusqu'à l'allée des Philosophes.

Je pince la planète, la fais pivoter pour regarder le nuage de pépites, sur fond noir, des grandes villes la nuit.

Entendu : la crème de larron.

 

Cette nuit, j'ai rêvé que je lançais un dé dans un long tronc de bambou, impossible de connaître le résultat mais c'était bien comme ça.

C'est vrai que les immeubles vus parfaitement de face sont une minorité.

Les piétons ne marchent pas toujours dans le sens des flèches peintes sur la chaussée.

L'atmosphère est la fine coquille d'une planète structurée comme un oeuf mollet.

Je suis gaucher du pied.

Quand un avion passe au-dessus d'eux, très près, la nuit, les nuages vus du sol clignotent.

Avec les écrans plats, impossible de mettre un napperon sur la télévision. Je pense aux fantômes.

Cette année, j'enverrai un nuage de 259 points à relier rue des ducs de Bar.

Accompagnant l'oracle, un petit porte-bonheur : une sorte de râteau appelé main d’ours.

C'est peut-être marcher mal réveillé qui a inspiré la technique du "travelling compensé" au cinéma.

J'ai rêvé que je regardais le reflet d'étoiles filantes dans la pupille circulaire d'un bœuf, au milieu d'un champ de cannes à sucre.

On est plus indulgent envers les cils qu'envers les poils du nez. J'ai mis trois grains de sable étoilé dans la poche de ma chemise.

Le chevreau noir rencontré sur le chemin me donne envie de brouter des éboulis de thé au jasmin, et des éboulis d'enfance.

Un insecte unijambiste est entré en communication avec mon mollet via ses antennes mobiles. On a joué à "Elevator action" avec une feuille.

La boîte crânienne : j'imagine le videur et le prix des consommations. Mais la musique vaut le détour.

 

Ce matin, j'ai tapoté le sable humide ; il sonnait creux, j'étais un peu surpris.

Il y a quelques années un singe s'est évadé du zoo de Ueno. J'imaginais le rencontrer au détour d'une rue... J'aimais ce singe/songe.

Rêve : une partie de football, le ballon remplacé par un œuf d'autruche. Tous jouent très lentement, très précautionneusement. 

Adulte, j'ai arrêté de monter les escaliers mécaniques dans le sens inverse.

Au Japon, certains masques hygiéniques font vraiment ressembler à un oiseau.

J'aimerais ramper dans le temps, dans toutes les directions.

Entendu : jouer à la roulotte russe.

T. me dit qu'il supporte mal les combustions de spirales anti-moustiques, placées dans des porcs de faïence. C'est peut-être un moustique ?

À Tottori : la glace à l'encre de seiche, toute noire. Les dames qui font "sécher les seiches" sur une corde à linge.

J'ai également arrêté de me suspendre à la rampe pour me laisser tomber une fois arrivé en haut.

Par contre, j'entre régulièrement à l'intérieur d'une grosse boule, jaune, métallique et rotative, pour en ressortir un peu hagard. Elle se trouve dans le jardin d'enfants en face du studio des Mimosas.

Offrir un champignon, on n'y pense pas toujours.

Travaux dans la rue : les chenilles articulées sonnent comme une chorale de chiots.

Des amis escaladaient la cathédrale et admiraient le lever de soleil à califourchon sur les gargouilles.

Le léger séisme vient de provoquer la chute puis l'ouverture de mon parapluie.

Je viens de consulter le Yi-king : "La barbe n'est pas chose autonome. Elle ne peut remuer qu'avec le menton."

À chaque lever de soleil, chaque jour, j'ai l'impression d'avoir gagné une partie gratuite au flipper.

Le coccolithe est une pierre-pépin.

Le distributeur automatique de merda di artista.

Une hybridation d'un profil de femme de la période bleue de Picasso et du mont Fuji, figurant la poitrine.

Les lignes électriques enchevêtrées me font penser à une portée ; envie d'y mettre des notes et d'écouter la drôle de musique que ça ferait.

Des vœux colorés palpitent au vent.

Un ami fabriquait des poupées vaudou avec des pommes de terre et de l'encre.

Rubikscuber les lieux et les époques.

Lu : "Parfois le phasme danse. On ne sait pas pourquoi il fait ça".

On peut être ébloui par le reflet du soleil.

Dit : "Si vous êtes présent, répondez présent quand vous entendrez votre nom. Si vous n'êtes pas présent, vous ne pouvez pas me répondre".

 

Envie d'un micro-siphon dans le cercle druidique situé en face de l'église orthodoxe d'Ochanomizu.

Après deux passages en machine, non seulement ma clé USB fonctionne encore, mais elle sent l'assouplissant.

Je viens de voir une échelle de secours qui continue largement après le toit.

Louer un chameau pour transporter les instruments jusqu'à la salle de concert.

L'oppression, nocturne / Masque et visage / Je fume une asperge.

Prélude à l'après-midi d'un phasme.

Lu : "il fait cuire des saucisses et déclenche un feu d'artifice".

Un arbre s'appelle ici toboggan à singes (on voit ses fleurs roses derrière le masque vide sur la photo).

Quand elle remue sa paille, les perles de tapioca bougent en torsade de bas en haut, j'ai l'impression qu'elles vont sortir du verre et s'envoler.

Étrange boutique, sans nom ni enseigne, dont il est impossible de deviner ce qu'on y vend sans y entrer.

Le percepteur de la redevance télé avait du mal à me croire quand je lui ai dit que je n'avais pas d'antenne. Je ne suis pas un coléoptère, désolé.

Un oeuf dur reste quand même assez mou.

Hier, un puceron a essayé à trois reprises d'infiltrer mon nez.

Fatigue et jardins suspendus le long de la ligne Keiô : pendant quelques secondes, j'ai eu l'impression d'être dans un train traversant une forêt tropicale.

Vu : un gouvernail sur le rebord d'un balcon.

Jarre qui roule, amasse mousse, et se brise quand je m'endors. 

Port du masque obligatoire.

Les pupilles rectangulaires des moutons me font penser à une boîte aux lettres.

Les glaçons fondent en tournant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Mou, essoré, après un bref passage dans la boule rotative.

Un crypto-hanneton escalade la moustiquaire. 

Le maroilles mental m'empêche de rater le tram aux mille clochettes. 

Peut-on faire un ricochet avec une brique ?

Hier, le vent s'amusait avec les différentes formes des feux d'artifice : cœurs, étoiles, visages, fleurs renversées, chamboulées.    

Pendant le sommeil paradoxal, le corps est mou mais l'activité cérébrale intense. 

À chaque lever de soleil, chaque jour, j'ai l'impression d'avoir gagné une partie gratuite au flipper.

 

En marchant, on trouve des poèmes partout, sur les murs de la ville et sur les murs de la tête, il faut juste marcher.

 Lu sur un mur à Saint-Denis :
"à bas la mort,
le temps,
les flics
et le salariat"

Chose qui fait battre le coeur : les pots de yaourt motorisés qui vendent des patates douces grillées dans les rues, avec une chanson.

Il n'y a pas d'escargots policiers.

Les employés de bureau, de loin, ressemblent aux lettres mobiles d'un alphabet de cauchemar.

 Un moustique aspire mon sang, je le laisse faire pour espérer le voir grossir "en direct"
Lu : "Seuls des événements impliquant de gros objets en mouvement peuvent faire osciller la gelée de veau cosmique." 

Tout à l'heure, petite sieste dans le métro rêvé d'un mouton en spaghettis qui cherchait de la sauce.
Tout ce que je touche tombe, aujourd'hui !

On utilise une grue pour assembler une grue.

C'est la première fois que j'écoute une pluie de météores pendant une insomnie (due au mal de mer en matelas pneumatique)

Essaim de libellules surplombé par un aigle, au centre de Tokyo.

Si on pouvait voyager dans le temps, on entendrait souvent des phrases bizarres comme "allez, à la semaine dernière !"

Lu : "le cerveau étant découpé en tranches moléculaires par un robot « buisson » aux bras fractals"  

Une passante : trois grains de beauté sur la joue gauche qui forment un triangle équilatéral
Une yourte sur le toit ? Oui.
J'ai rêvé que j'étais bi-admissible à l'agrégation d'électro-pièges à ours.

À Paris j'ai vu quelqu'un avec plein d'adresses écrites sur le cou. Il était grand et parlait fort.  

Certains comptes sont du pur minerai de compote. 

Mon pied droit me gratte mais il est dans une chaussure et celle-ci est dans le métro. 

Les pétales de cerisier au sol, mus par le vent, roulent à la verticale, tourbillonnent, font des petits bonds. 

Rêvé de vie en altitude : j'ouvre la fenêtre, un nuage entre. Surpris, j'ouvre la bouche et gobe le nuage. 

Il existe des t-shirts avec la première phrase d'À la recherche du temps perdu, mais pas avec celle de l'Étranger. 

 

Dans le métro, je regarde les chaussures de la dame assise en face de moi. Un oeil ouvert est brodé sur sa chaussure gauche, un oeil fermé sur la droite. Elle me fait un clin d'oeil des pieds. 

Une oreille plaquée contre le coussin rempli de plumes, j'entends mes vaisseaux sanguins faire des bruits de crapaud-buffle. 

Dans ce café, les ombres sont triples et en trois couleurs. 

En japonais, croque-monsieur se prononce "croque-mouche". Je viens d'en commander un rien que pour avoir le plaisir de le dire. 

Il existe des lames de métal extraterrestre fait de météorites, mais pas encore de coupe-œufs de l'espace. 

Hier, le taux d'humidité était de 100%. J'ai envisagé une greffe de branchies. 

Au Palais du Tau, à Reims, on peut voir du pain en or, et des gargouilles cracher du plomb fondu.

Un train sans indications, lumières éteintes, entre en gare, la nuit. Les lumières s'allument, s'éteignent, le train repart dans l'autre sens. 

Personne ne sait que sous mon jean se cache un pyjama. 

So you drive a rouleau-compresseur into the bambouseraie ?

On vit tous sur une boule de feu encroûtée, propulsée à toute vitesse dans un bal sans contact. 

"Je charge ma pastèque, et je te rejoins" (à Tokyo l'équivalent du pass Navigo est la carte Suica, littéralement "pastèque")

Trois couleurs primaires tournant sur elles-mêmes nous disent d'attendre. 

Je ne fais plus attention aux pelotes de câbles électriques au-dessus de ma tête. 

Le chapeau d'une poubelle bleue s'est envolé. Maintenant il bascule sur lui-même au milieu de la route.

Dans ma tête des phrases invisibles, que je ne peux ni lire ni relire, se cassent sans arrêt. 

(Dans le train)
Si je plisse légèrement les yeux, je ne vois plus les gouttes de pluie tomber et la rivière verte crépite.

Quelqu'un a ajouté des fissures d'encre au muret blanc. Devant lui, une poubelle aux gros yeux.

Souvent, je tire la porte quand j'y lis "pousser" et je la pousse s'il faut tirer, pour voir si ça s'ouvre quand même. Ça s'ouvre souvent.

Sur le mur gris strié de câbles électriques, l'enseigne d'un restaurant de nouilles, rouge. Une fenêtre laisse entrevoir des chapeaux en lévitation au-dessus d'une tête de biche. 

La pharmacie d'Apollon est fermée. Des comprimés et des gélules en apesanteur à droite d'un flacon sur lequel on a fait une croix. 

Deux tiges vertes traversent l'inter-toit. 

Vue du trottoir, l'anamorphose du zéro fait penser à des parenthèses amoureuses

Interpellé par le néon : fils du fromage. 

De l'eau jaillit d'une source cachée entre les pavés, près de la station de métro. 

L'ombre de ma main plane sur le concombre taillé en petits épis piqués de cure-dents. 

J'ai perdu la télécommande de l'air con. 

Dans le bus bondé, un enfant bleu (manteau bleu, lunettes bleues, chaussures bleues) fait de la buée sur la vitre. Il dessine, efface et recommence, en flux tendu, paysages, visages, étoiles, légumes, comme du cinéma ; je l'envie un peu mais je n'ose pas l'imiter. 

Nez en avant, j’ai coupé en 2 la lettre océan, en m’endormant sur elle à la bibliothèque

Une harpe birmane dans une boutique de chaussures, à hauteur de pieds. Je peux imaginer la façon dont j’en jouerais.

Ce n’est pas la première fois que je vois un arbre trouer le portique.

Un panneau m’indique l’ouverture du cul de sac. À côté, un plot mis en pièces, sans doute par une personne très en colère. 

Un énorme parapluie aux allures de moumoute. Il lévite devant un mur bleu de tôle ondulée, rouillée par endroits. 

L’école de danse s’appelle Big Bang.

Vu de bon matin un masque de renard sur la voie ferrée. 

Le bouton d’urgence est recouvert de papier bulle rose, et de deux couches de ruban adhésif.

Tant de gants dans les interstices !

Deux portes surplombées par des gros globes oculaires, mamelons minimalistes qui me fixent

Près de chez moi, je vois filer un succédané de blaireau. Un passant me demande à brûle-pourpoint : ”il est à vous ?”
Je pense à ceux qui promènent leur blaireau domestique

Guirlande de bols en polystyrène qui tournent sur eux-mêmes

Une part de pizza prend son envol au ralenti



Vu au petit matin le centre de contrôle de pigeons du Japon : JPCC. Son logo : un pigeon rouge, tréfloïde, recouvrant une bande bleue oblique. Les fenêtres étaient fermées.

Vu un camion affichant : "location de serviettes rafraîchissantes" - une bonne définition de la bonne lecture de bonne poésie. Je me suis souvenu de ma première lecture de Langage Cuit de Desnos.

Au rez-de-chaussée, une fenêtre sur laquelle est écrit "JUMP", pour se défenestrer en toute sécurité. J'ai appris hier qu'au Japon, il y a longtemps, on se jetait du haut du temple Kiyomizu pour exaucer ses voeux.

Lu dans la rue : "Good! The Global Organization Of Dreamers". Unissons-nous.

À côté de Kozukappara, ancien lieu des exécutions capitales, un temple organise la projection du film "Red River" avec John Wayne.

Quelqu'un a fait des guirlandes de bols de nouilles instantanées vides.

Une pancarte indique : cul de sac open ; une flèche pointe des débris de plots, rouges et noirs.

La roue avant d'une moto est attachée à un balcon à l'aide des trois antivols, de grosseur décroissante.

Le bouton d'arrêt d'urgence est recouvert de papier bulle rose, de scotch jaune, et encore de scotch vert, il ressemble à un paquet cadeau.

Lu :
"Veuillez attendre l'entassement de la pomme de terre de la chose.
Veuillez manger volontiers vin délicieux et un plat de la fierté.
Je me transforme dans plusieurs."






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